Laines éthiques: respecter concrètement la Création

Au cœur de l’hiver, la laine est un allié précieux pour se protéger du froid. Mais d’où vient la laine de nos pulls et de nos écharpes ? Son mode de production respecte-t-il vraiment la Création?

La laine de mouton, le mohair, le cachemire, la laine d’alpaga et l’angora sont probablement les laines les mieux connues. Or la qualité de la production de la laine fait intervenir des critères éthiques, tant au niveau du respect de l’environnement que de la prise en compte du bien-être animal. Autant d’éléments à connaître pour adopter des habitudes de vie qui s’accordent avec une relation saine entre l’homme et l’environnement, conformément au plan de Dieu. Aussi étonnant que cela puisse paraître, savoir où et comment fonctionne l’industrie de la laine n’est donc pas inutile du point de vue de la foi…

Une vraie question de foi

La responsabilité de l’homme dans la crise écologique est plus qu’un problème environnemental, c’est une question de foi. Le sociologue orthodoxe Michel Maxime Egger invite les chrétiens à découvrir le sens d’une « écologie profonde ». Contrairement à ce qu’il nomme « écologie superficielle », l’écologie profonde n’est pas anthropocentrique, elle se fonde au contraire sur une « relation qui ne devrait plus se penser au seul bénéfice des hommes, mais au profit du bien-être de tous les vivants » (LaCroix). Plus encore, comme nous l’avons évoqué, comme nous l'avions évoqué dans un article précédent, l’homme a la responsabilité de sanctifier la Création, à la suite du Christ. Mais concrètement, comment faire ? Il s’agit d’une question immense et les ouvrages traitant de l’écologie sont nombreux, de même le thème de la Création n’est pas nouveau, bien qu’il trouve aujourd’hui une nouvelle actualité. Or s’il s’agit d’une question complexe et si, a fortiori, il n’est pas donné à tout le monde de sanctifier la nature avec la même force qu’un homme tel que Saint François d’Assise, chacun d’entre nous peut, à son échelle, se concentrer sur l’un ou l’autre détail et tenter de se rapprocher ainsi d’une relation plus harmonieuse à notre environnement. Dans cette optique, un bref éclairage sur l’industrie de la laine peut déjà devenir une invitation au changement.

La Chine et l’Australie: premiers producteurs dans le monde

La Chine est le plus gros producteur de laine au monde, suivie par l’Australie. L’exemple d’élevages australiens avait permis à l’association PETA, en 2014, d’attirer l’attention sur les conditions de vie déplorables auxquels sont soumis les moutons dans les élevages industriels. Le transport de la marchandise, importée de l’autre côté de la planète, implique également un impact écologique non négligeable.
Pendant ce temps, en Belgique, des éleveurs travaillent à produire une laine locale, avec un impact écologique réduit, dans le respect de l’homme, de l’animal et de leur cadre de vie naturel…

Une bergerie familiale belge

C’est le cas par exemple de Barbara et Peter, un couple d’éleveurs de brebis dont la ferme se situe à Acremont dans la province du Luxembourg. Après une formation à l’Institut Damiaan à Aarschot, Peter quitte le domaine de la mécanique pour se consacrer à l’élevage. Il obtient son diplôme de Maître Fromager en Suisse et décide de devenir lui-même éleveur. Aidé par son épouse Barbara, la petite production belge de fromage de brebis peut commencer. Et naturellement, la production de laine suivra d’elle-même… La « Bergerie d’Acremont » est un projet familial : le père de Peter a joint ses efforts au travail de son fils et de sa belle-fille pour la vente.
Peter et Barbara ne sont pas les seuls à s’être lancés dans l’aventure la laine éthique en Belgique. En 2011, la ferme des « Alpagas du Maquis » a ainsi vu le jour. L’asbl Filière Laine œuvre quant à elle pour la mise en place d’un label, be-wool, afin de soutenir et de valoriser les éleveurs wallons.

Et ailleurs…

D’autres pays d’Europe ne sont pas en reste : en France, on peut citer, parmi tant d’autres, la ferme des « Bergers Cathares » et pour les laines écossaises, le label « Woolmark » reste une garantie.
Durant les quelques semaines qu’il nous reste avant Pâques, pourquoi ne pas choisir d’accorder une attention plus particulière à la Création en soutenant nos éleveurs belges soucieux du respect de l’animal? Le Carême est bien sûr un temps privilégié pour l’approfondissement spirituel, mais celui-ci ne doit pas être détaché des réalités concrètes et d’une éthique de vie quotidienne.

MMH 

Image: Domaine public

Publié sur CathoBel le 20 février 2018 à l'adresse:  https://www.cathobel.be/2018/02/20/laines-ethiques-respecter-concretement-creation/