Qui est Jésus? Réponses de passants

En collaboration avec Alpha France, la Communauté du Chemin neuf a réalisé une vidéo dans laquelle des passants répondent tour à tour à la même question : « Qui est Jésus ? ». 

« Qui est Jésus ? ». Une question surprenante, une « colle » pour certains. « Oh non pas cette question, elle est trop dure… », « C’est une très bonne question que je ne me suis jamais posée »…
Drôles, intéressantes ou affligeantes, les réponses dans leur ensemble illustrent le décalage entre la doctrine catholique et l’opinion des personnes interrogées.

Vieux souvenir

Les réponses des passants expriment le retranchement de la figure du Christ dans le passé: « Pour moi il est un vieux souvenir », affirme une jeune femme. Pour un homme, Jésus est « quelqu’un qui a été considéré comme le sauveur de l’humanité ». On notera le passé composé. Et puis, la connotation toute relative du statut de sauveur, exprimée au passif : non, pour ce passant, Jésus n’est pas le sauveur de l’humanité, il a seulement été considéré comme tel. À quoi l’on ajoutera la réflexion d’un jeune garçon, pour qui Jésus, c’est finalement « beaucoup de blabla pour des gens qui croient ». Jésus? Dépassé.

Ignorance

Plusieurs personnes affirment ne s’être jamais posé la question de savoir qui est Jésus. La sécularisation est telle que ce sujet ne les a pas interpelées jusqu’à ce que la Communauté du Chemin leur pose la question.
Par ailleurs, notons la confusion entre Jésus et Allah: « Je ne fais pas de différence entre Jésus et Allah », déclare un jeune homme. Si cette réponse pourrait passer pour une affirmation de la divinité du Christ, du point de vue de l’islam, assimiler le Dieu unique au prophète Issa (Jésus), est un terrible blasphème. Pas de différence entre Jésus et Allah ? De quoi faire pâlir plus d’un musulman…

Soit un homme, soit un pur esprit…

Plusieurs personnes interrogées reconnaissent toutefois l’historicité de Jésus en tant qu’homme, pour elles Jésus est « quelqu’un qui a existé ». Mais elles établissent une distinction nette entre l’homme et le « mythe » : « Jésus a peut-être existé en tant qu’homme, on n’adhère pas forcément au mythe qu’il y a tout autour ». Concrètement, Jésus serait donc simplement un « mec barbu en tongs et qui a eu des problèmes avec une croix », aux dires d’un passant.
À côté de ceux pour qui Jésus est « quelqu’un qui a existé »,  il y en a d’autres qui semblent se représenter Jésus comme un pur esprit : « C’est un peu tout le monde, une sorte d’esprit universel ». Ou encore : « Jésus c’est tout le monde, Jésus c’est personne ».
Dans la distinction qui se marque à travers ces deux groupes, on retrouve l’écho des vieilles hérésies docète et arienne. Autrement dit, il y a ceux qui pour qui Jésus n’est qu’un homme, et ceux pour qui son humanité n’a été qu’une apparence, sa divinité excluant la possibilité qu’il soit vraiment un homme.

Philosophe

Mais une autre tendance se dessine encore à travers les réponses recueillies: celle qui consiste à envisager le Christ comme un philosophe ou, à la limite, comme un maître spirituel. Jésus est  ainsi perçu comme un homme « qui inspire du monde et qui donne des idées », ou encore : « Quelqu’un qui a apporté un peu de liberté pour les hommes ».
De ce point de vue, Jésus est un personnage inspirant et la liberté qu’il aurait apportée tiendrait à ses idées.

Un imposteur

En outre, il y a  tous ceux pour qui Jésus est un imposteur, un illusionniste… et peut-être un schizophrène. Une femme explique que, si Jésus a « probablement existé », il « s’est pris pour quelqu’un qu’il n’était pas et tout le monde l’a cru ». Un homme ajoute que pour lui, Jésus est « un célèbre illusionniste palestinien ».

Sauveur et Fils de Dieu

Enfin, à la question « Qui est Jésus ? », une jeune fille affirme : « Le Fils de Dieu bien sûr, il a pardonné tous nos péchés futurs ». Il faudrait y ajouter les péchés commis dans le passé. Ceci dit, elle ajoute : « C’est mon sauveur ».

Urgence de l’évangélisation

La vidéo d’Alpha France illustre l’ampleur de la sécularisation en France. Les réponses des passants auraient-elles été fort différentes en Belgique? Rien n’est moins sûr. Jésus avait demandé à ses disciples : « Pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16, 15). Combien de belges auraient alors répondu comme Pierre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mt 16, 16)?
En commentaire de la vidéo, plusieurs internautes regrettent le manque d’intérêt pour les sujets religieux, et en parlant des personnes interrogées : « Même s’ils ne sont pas croyants, connaître les autres fait partie de la culture générale, je trouve ça dingue. » Un manque de culture générale que certains associent à un « monde d’ignorance ». C’est aussi la tristesse qui ressort dans les commentaires : « Qu’est devenue la fille aînée de l’Église…? », « Triste pour notre jeunesse française »…
Mais cette vidéo met aussi en lumière l’urgence de la mission. Un internaute écrit ainsi qu’en tant que chrétiens, notre mission première est d’apporter l’Évangile à ces personnes et non de passer tout notre temps avec ceux qui sont déjà sauvés. Effectivement l’évangélisation est plus que jamais une nécessité.
Et surtout, quoi qu’il arrive, et quelles que soient les réponses des personnes interrogées en rue, souvenons-nous que les passants… passent, tandis que la Croix demeure. Comme disent les Chartreux: « Stat crux dum volvitur orbis ».
 
MMH/Alpha France

Paru le 26 février 2018  sur CathoBel: https://www.cathobel.be/2018/02/26/jesus-reponses-de-passants/